[[{« value »: »Après des années de débats et d’examens techniques, la Chine a donné son feu vert à une installation de recherche en eau profonde qui pourrait redéfinir l’exploration marine, tout en amplifiant l’influence géopolitique de Pékin dans l’une des régions les plus riches en ressources du monde. Les scientifiques pourront travailler jusqu’à un mois dans l’installation qui sera ancrée à 2 000 mètres de profondeur.
Un navire des gardes-côtes chinois en mer de Chine méridionale (image d’illustration). REUTERS/Nguyen Minh Avec cette base, la Chine pourrait bien s’imposer comme un leader mondial de la recherche océanographique, rivalisant – voire surpassant – les capacités occidentales dans ce domaine. Cette station permettra d’étudier sur le long terme les hydrates de méthane, mieux connus sous le nom de glace inflammable. Une ressource qui pourrait jouer un rôle-clé dans les énergies du futur. Comprendre comment ces hydrates se forment et se décomposent est essentiel, notamment pour mesurer leur impact sur le climat. Car le méthane est un puissant gaz à effet de serre. Et la mer de Chine méridionale en contiendrait jusqu’à 70 milliards de tonnes – soit la moitié des réserves prouvées de pétrole et de gaz de la Chine.Mais les enjeux vont bien au-delà de l’énergie : cette station pourrait aussi mener à la découverte de nouvelles espèces marines, fournir des données précieuses sur le changement climatique et l’activité tectonique, et repousser les limites de l’intelligence artificielle et de la robotique sous-marine.Une avancée scientifique majeure dans un contexte stratégiqueLes fonds marins de la région contiennent des gisements très concentrés de cobalt, de nickel et de métaux des terres rares, qui sont essentiels pour les technologies de pointe telles que les batteries de véhicules électriques et les semi-conducteurs. Mais on y trouve aussi plus de 600 espèces capables de survivre dans des conditions extrêmes, dont certaines possèdent des enzymes essentielles aux traitements contre le cancer par exemple.Si la Chine parvient à extraire ces ressources à grande échelle, elle pourrait acquérir un avantage décisif en matière de sécurité énergétique et de fabrication de haute technologie, réduisant ainsi sa dépendance aux importations.Enjeu géopolitiqueLa Chine ne cache pas ses ambitions en mer de Chine méridionale. Elle y affirme ses revendications territoriales de manière agressive, malgré la contestation des Philippines, du Vietnam, de la Malaisie, du Brunei et de Taïwan. Une station permanente en haute mer ne fait que renforcer sa présence dans ces eaux disputées. Car dans les faits, cette station pourrait aussi servir à détecter les sous-marins, renforcer la surveillance des fonds marins, déployer des drones sous-marins et même soutenir la logistique militaire chinoise dans cette région stratégique.Un enjeu majeur, car la mer de Chine méridionale est l’une des routes commerciales les plus vitales au monde, par où transite 30% du commerce mondial. Une présence chinoise renforcée pourrait modifier l’équilibre des forces et contrarier les opérations navales des États-Unis et de leurs alliés.Ce projet marque une nouvelle étape dans la compétition pour le contrôle des océans, remettant en question la domination occidentale dans l’exploration des grands fonds et le partage des ressources maritimes stratégiques. »}]]
